Douze hommes en colère

« Douze hommes en colère » est un titre qui résonne à mes oreilles depuis longtemps, sans que je sache vraiment à quoi cela renvoie. J’avais en tête que c’était un vieux film américain, en noir et blanc, et puis… voilà.

Suite à l’écoute de la critique d’un cinéphile sur le film « Twelve angry men », j’apprends que le film est effectivement culte, que l’histoire raconte la délibération de 12 jurés devant condamner ou innocenter un jeune homme accusé de meurtre, que c’est un huis clos, et surtout, que c’est l’adaptation de la pièce du théâtre éponyme.

J’aime énormément les huis clos, que ce soit au cinéma, en film, au théâtre (le théâtre se prête par défaut très bien au huis clos, grâce aux limites physiques imposées par la scène (et même si Michalak les contourne avec une facilité déconcertante) ) ou en livre. Je trouve l’exercice de style très difficile et passionnant. Et j’aime le théâtre. Plus encore que les films je crois. La performance des acteurs, cette mise à nu quand ils sont sur scène, quel que soit le rôle qu’ils jouent, ça m’impressionne énormément, et je suis toujours touchée en sortant d’une salle de spectacle.

Donc « Douze hommes en colère », version pièce de théâtre, m’a immédiatement attirée.

Cette oeuvre a été écrite par Reginald Rose en 1954, après que ce dernier ait (a?) été juré dans une affaire macabre.

On suit l’histoire de 12 hommes qui doivent délibérer pour déclarer coupable ou non coupable un jeune homme accusé du meurtre de son père. S’il est reconnu coupable, la sentence est la chaise électrique.

Au premier vote, le jeune homme est déclaré coupable, à 11 voix contre 1. Or dans ce cas précis où la culpabilité du suspect entraîne la mort, l’unanimité est obligatoire, dans un sens ou dans l’autre. Etre juré dans cette affaire c’est décider de la vie ou de la mort d’un être humain.

Le livre nous raconte l’histoire de ces 12 hommes, certains plein de certitudes, d’autres qui doutent. Il nous parle des idées reçues, de responsabilités, de la façon dont nos idées sont influencées par nos expériences, notre vécu.

Un aspect que j’ai apprécié de ce livre ( je ne l’ai pas encore dit, mais j’ai adoré ce livre !), c’est le quasi anonymat des jurés. Ils sont désignés par leur numéro, de 1 à 12, par leur âge et leur profession. Pas de prénom, pas de nom, on ne se familiarise pas avec eux.

L’histoire est très dense même si c’est assez court, on est vite dans le vif du sujet, et les discussions, les échanges, s’enchaînent rapidement.

La fin de l’histoire importe peu. Ce n’est pas le vote final qui compte, ce sont toutes les discussions, les histoires de vie qui y ont abouties.

– Vous, vous pensez qu’il est innocent?

– Je ne sais pas. Mais c’est possible.

Un très beau livre qui mérite d’être lu et relu, une ode à l’abolition de la peine de mort.

Et je me précipiterai voir la pièce si celle-ci se joue un jour près de chez moi !

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