De l’importance de finir un livre… ou pas.

Vaste sujet…

Faut-il, ou non, finir un livre que l’on a commencé ?  Est- ce que c’est important ?

Chacun a un avis bien tranché sur la question, chose tout à fait compréhensible puisque la lecture reste quelque-chose de très personnel.

Je m’en vais donc vous livrer mon avis tout à fait subjectif sur la question.

Il m’arrive de ne pas finir des livres. Ce n’est pas souvent, car je ne prends pas non plus beaucoup de risque dans mes lectures, je ne suis pas très aventureuse. Je reste souvent cantonnée aux mêmes auteurs, aux mêmes genres (bah oui, mais quand on aime…). Il m’arrive de sortir un peu des sentiers battus en suivant les conseils de personnes que j’apprécie, comme c’était par exemple le cas pour « le Maître et Marguerite », « 100 ans de solitude », « L’homme qui parlait la langue des serpents », ou « La couturière », quatre livres que j’ai vraiment beaucoup apprécié.

Pourtant, même en restant cantonnée dans un genre qui m’est cher, la SF, ou en suivant les avis de personnes habituellement de bons conseils, il y a des livres qui me tombent des mains.

Et ça peut être pour différentes raisons.

Par exemple j’avais commencé il y a quelques années « Le trône de fer », et je l’avais abandonné rapidement. Si l’histoire me plaisait assez, j’avais trouvé le style d’écriture assez mauvais, sans savoir si cela venait du style de J.R.R Martin ou de la traduction française. Exit le trône de fer… J’avais eu un peu le même soucis avec le « Da Vinci Code », mais le livre était assez court pour que je m’accroche jusqu’à la fin (tenue par le suspense, même si finalement je ne garde pas un bon souvenir de ma lecture).

Dernièrement j’ai abandonné un livre de SF qu’on m’a offert, « Un feu sur l’abîme ». J’étais cette fois-ci assez mitigée. Ce n’est pas trop mal écrit , et on suit deux histoires distinctes, dont une dont j’aurai bien aimé connaître la fin. Mais je suis restée imperméable au monde décrit de l’œuvre, car je n’ai pas du tout réussi à appréhender ce qui était décrit. Je n’ai pas compris le fonctionnement de la société, les distances, les histoires de vitesses dans la galaxie, la hiérarchie des espèces… pas compris.

Encore plus récemment, pour le livre « Station: la chute », qui est visiblement un livre assez culte de science-fiction, c’est encore autre chose. Le monde est intéressant et bien compréhensible, mais les personnages sont tous au mieux inintéressants, au pire complètement antipathiques. Je n’ai réussi à m’attacher à personne, aucun personnage ne m’a touché, bon ou méchant, au point de me donner envie de savoir ce qui allait lui arriver. J’ai fini par le laisser de côté plus ou moins consciemment, pour me relire un livre de la comtesse de Ségur, c’est dire… Après, il a fait suite à une relecture très agréable de « Le meilleur des mondes », qui est quand même très très bon, donc la comparaison n’est pas simple.

Je fais donc partie de ces gens capables de ne pas finir un livre, de le laisser de côté sans plus de considérations. Ça vient principalement du fait que je sais le plaisir que l’on peut retirer d’une lecture, quand c’est bien écrit, que les mots coulent tous seuls, comme une partition parfaite. Quand on lit un livre si admirablement écrit par Terry Pratchett, ou Daniel Pennac, ou Fred Vargas, (bon allez ça fait peu un trop liste mais je rajoute Dennis Lehane et Hamilton…) chaque ligne est un plaisir à lire, en plus de raconter des histoires intéressantes (pour moi, en tout cas !). Depuis des années j’attends avec impatience la sortie du Tome 3 de « Martyrs », d’Olivier Peru, car cette saga m’a vraiment mis une claque, tant dans l’histoire que dans le style, et la lecture avait été géniale.

Un livre que j’aime beaucoup est « Mélodie du temps ordinaire », de Mary Mc Gary Morris. C’est assez sombre, on nous décrit les galères d’une famille américaine en 1960, avec une femme divorcée d’un mari violent et qui élève seule ses enfants, dans une petite ville du fin fond du Vermont. Comme ça cela n’a rien de bien réjouissant, et j’adore ce livre. C’est très très bien écrit, et je me retrouve chaque fois plongée dans l’histoire.

Quand je lis quelque chose d’un peu moins bon que d’habitude, je m’ennuie assez vite et je n’ai pas envie de continuer ma lecture. Attention, je ne dis pas que ces livres sont mauvais, simplement ils ne correspondent pas à ce que j’attends d’une lecture.

Et puis le truc chouette quand je tombe sur un livre que je ne finis pas, c’est que ça me donne une excuse pour relire un tome des annales du Disque Monde. Ou deux. Ou trois. Histoire de revenir aux sources…

Allez pour le plaisir, quelques mots du Disque Monde…

Et il y a l’inscription, Ridculle, dit le doyen. Vous l’avez lue, je présume. Vous savez? Celle qui dit : « N’ouvrez cette porte sous aucun prétexte »?

— Evidemment que je l’ai lue, répliqua Ridculle. Pourquoi j’veux qu’on l’ouvre, d’après vous?
— Heu… pourquoi? fit l’assistant des runes modernes.
— Pour voir pourquoi on voulait qu’elle reste fermée, tiens. †

† Cette discussion contient presque tout ce qu’il faut savoir de la civilisation humaine. Du moins de tous les vestiges aujourd’hui engloutis, enceints d’une clôture ou encore fumants.

5 commentaires

  1. Comme toi cela m’arrive de ne pas finir un livre. Et sans état d’âme. Le temps est trop précieux et j’aime trop savourer une bonne lecture pour m’attarder sur quelque chose de pénible ou qui ne me transporte pas.

    Par contre, fait étonnant, cela m’est déjà arrivé plusieurs fois de reprendre un livre abandonné, quelques années plus tard, parce qu’on en parle beaucoup, suivant les conseils de personnes qui me sont chères, etc. … et de finalement beaucoup apprécier la lecture ! Etonnant. Cela m’est arrivé avec L’élégance du hérisson par exemple. Pas du tout réussi à rentrer dedans à la première lecture, et tout compte fait j’ai adoré. Je trouve ce livre très intéressant !

    Merci pour ton article, qui questionne et ouvre une réflexion intéressante. 🙂

  2. Merci Maelle pour cet article plein de vécu 🙂
    Même impressions face à une lecture que je trouve fade ou pour laquelle je ne parviens pas à entrer dans le monde de l’auteur. Un bon exemple pour moi : Le cycle Elric (M. Moorcock). Je n’ai pas pu…
    Par contre, je les garde toujours dans un coin de la bibliothèque… et j’y reviens de temps en temps. Je me dis qu’on évolue tous et que peut-être… Elric est sur l’étagère depuis 8 ans 😉

    1. C est drôle, ça m’intrigue et du coup j’ai envie de le lire, ton cycle d’Elric… Pour ma part je suis retombée dans Terry Pratchett, c’est fichu pour les 6 prochains mois…

  3. J’ai beaucoup de mal à ne pas finir ! Même quand je trouve ça mauvais j’ai besoin de savoir la fin, d’avoir une vue d’ensemble sur l’histoire. Je crois qu’à la fois j’aimerais être capable de ne pas finir, et à la fois je trouverais presque que c’est une trahison envers le livre… (oui, c’est bizarre) donc je termine ! Pour que je ne termine pas il faut VRAIMENT que ça soit nul nul nuuuul ! Ça a dû m’arriver seulement 2 ou 3 fois depuis l’adolescence…

    1. Ah ah je comprends ce point de vue! En général je vais feuilleter les dernières pages pour savoir ce qu’il se passe, par curiosité plus que par envie. Ca m’est arrivé sur les furtifs, par exemple, le dernier de Damasio… Mais comme j’ai toujours une grosse pile de livres à lire, j’ai moins de scrupules à en abandonner un (et au besoin il m’est toujours possible de rererelire un Terry Pratchett..).

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