Azimut

Que. C’est. Beau.

Je ne vais pas vous résumer cette œuvre, trop compliqué: on a perdu le pôle nord, normal le pauvre est amoureux. Le temps s’écoule mais ce n’est pas du goût de tout le monde, ni de la belle Manie qui pense d’ailleurs avec ses saugres que le temps c’est de l’argent, et elle va payer un lourd tribut une telle idée, ni de sa mère qui chasse les clepsygrues pour garder sa jeunesse. Et ne parlons pas d’Eugène ni du Major Oreste Picote, qui se retrouvent mêlés à cette histoire, dans une course contre la montre contre l’arracheur de temps.

Cette BD, folle dans son histoire et merveilleuse dans son imaginaire, imaginée par Lupano, a été superbement dessinée par Jean-Baptiste Andreae. Les dessins, que ce soit dans les traits ou dans les couleurs, sont magnifiques. De la plastique de Manie aux courbes de la Déesse, en passant par les décors et les chronoptères, c’est punk et baroque, réaliste et fantasmé. Les couleurs sont chaudes, même au plus profond de l’ère glaciaire du dernier tome. Une vraie claque visuelle.

Quant à l’imaginaire de Wilfrid Lupano… J’adore ce qu’il a créé avec Azimut, j’y trouve un savant mélange de « De cape et de crocs » et de « la Nef des Fous », assaisonné de poésie à la Damasio. C’est absurde au possible, drôle, triste, passionnant, philosophique, intelligent. C’est plein de belles et grandes phrases rigolotes comme je les aime.

Cet auteur est incroyable. Il est le père de « Un océan d’amour », une merveille de BD sans bulle, de « les vieux fourneaux », « Traquemage », « L’homme qui n’aimait pas les armes à feu », « Le loup en slip », « Blanc Autour » et j’en passe. Auteur prolifique donc, et je crois que je l’aime d’amour. Il sait tout écrire, et s’associe avec des dessinateurs qui arrivent à retranscrire son univers.

Pour le plaisir, extrait :

– Il suffit ! Tu vas voir ce qu’il en coûte de briser le cœur d’un roi ! Juges, je vous ordonne de prononcer une sentence exemplaire !

– Euh, c’est-à-dire, notre code pénal ne prévoit rien quant aux dommages que pourraient occasionner des comportements lascifs, des formes girondes et des œillades suggestives sur le muscle cardiaque de sa majesté. En d’autres termes, il n’est pas illégal de vous briser le cœur, sire.

Azimut, tome 1

Lisez Azimut, et de manière générale, lisez Lupano (le monde serait moins méchant si le monde lisait « un océan d’amour » et « les vieux fourneaux »).

2 commentaires

  1. Ca a l’air beau… le descriptif met l’eau à la bouche 🙂

    punk?
    baroque??
    nef des fous!
    damasio?!!

    Merci pour la découverte!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *