Le monde inverti

« Le monde inverti » est une des œuvres les plus célèbres de l’écrivain britannique Christopher Priest. Je l’ai découvert car il  fait partie du TOP 100 des meilleurs livres de SF selon le site sens critique.

Christopher Priest  est également l’auteur du livre « Le prestige » (que je n’ai pas lu) brillamment adapté en 2006 par le grand réalisateur Christopher Nolan ( film excellent que je vous conseille en passant, très mind blowing, très bien réalisé et très bien joué ).

 

L’histoire nous raconte le passage à l’âge adulte d’Helward Mann, habitant d’une petite Cité nommée Terre. La Cité a la particularité de se déplacer sur des rails, du sud vers le nord, à raison de 0,1 kilomètre par jour en moyenne. La société de la Cité est régie par un système de guildes. On trouve par exemple la Guilde du Futur, qui s’occupe de cartographier le terrain au nord de la cité, la Guilde des Voies qui s’occupe de déposer les voies au sud de la cité dès que celle-ci est passée pour les reposer immédiatement au nord, ou la Guilde des Navigateurs qui choisit le tracé que la Cité va suivre… Et le choix du meilleur tracé est primordial : la ville doit autant que faire se peut se maintenir près de l’optimum, seul point fixe du monde, le sol s’en éloignant continuellement vers le sud. Si jamais la ville se trouve trop loin de l’optimum, que ce soit au nord ou au sud, les conséquences seraient … catastrophiques.

 

Le livre commence par un très bel incipit :  » J’avais atteint l’âge de mille kilomètres « . Cette petite phrase, avec si peu de mots, nous plonge immédiatement dans l’histoire et le voyage ( elle n’est pas un des plus célèbres incipit de la science fiction pour rien. Avouez que ça sonne bien ! ). Déjà l’utilisation de la 1ère personne instaure une familiarité propice au voyage. Ensuite… quoi ? Comment ça mille kilomètres ? Comment peut-on être âgé d’une distance ?  Personnellement ça a été très efficace avec moi, je me suis immédiatement plongée dans ce monde.

Et le voyage vaut vraiment le détour. Je ne résume pas plus l’histoire car je ne veux pas divulgâcher ce que j’ai découvert. Le roman est vraiment bien écrit. On découvre ce monde en même temps qu’Helward, on s’émerveille et on s’inquiète avec lui, on se pose les mêmes questions que lui, il y a une vraie symbiose avec le personnage. Le rythme du livre est parfait, découpé en trois parties ( la première et la dernière partie sont écrite à la première personne, la partie centrale est décrite à la troisième personne ), qui ont chacune un sens bien précis à la fois dans la construction du personnage et dans la découverte du monde dans lequel il vit. L’écriture est fluide et très agréable à lire.

Comme beaucoup de livres de science-fiction l’oeuvre aborde de nombreux thèmes sous-jacents comme l’industrialisation, l’éducation des masses, la politique, le racisme et l’esclavagisme des peuples supposés inférieurs, la place de la femme dans la société…

La fin est parfaite et complètement inattendue pour ma part. Elle nous amène à nous poser plein de questions sur ce qu’on vient de lire, et à voir ce monde étrange sous un angle nouveau.

 

Bref, une belle découverte et mon coup de coeur pour cet été ( enfin un de mes coups de coeur… ) !

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