Liseuse or not liseuse?

Ah! Le débat sans fin… Entre les « non mais attends moi je ne passerai jamais à la liseuse, c’est comme de trahir la littérature », ou les « en même temps le prix d’un ebook est le même que celui du format papier, donc je ne vois pas l’intérêt », on entend un peu de tout.

Et c’est en effet assez compliqué. Il y a plein d’aspects différents qui rentrent dans le débat : contact du livre papier, odeur du papier, l’acte de feuilleter, la collectionnite aigüe, le prix, le fait de pouvoir prêter/vendre/échanger, aller dans une librairie, maintenir le métier de libraire, etc. …

Personnellement je suis passée en partie au numérique, mais ça m’a pris du temps, et de la réflexion. Et à choisir je préfère, encore aujourd’hui, lire un livre papier, et le ranger ensuite dans ma bibliothèque à côté de ses petits copains.

 

Voici, de manière tout à fait subjective, mon avis personnel sur la question-.

 

  • L’encombrement. Hé! oui, si je suis passée un jour à la liseuse, c’est pour ça. Je lis pas mal, notamment quand je suis en vacances. Je peux avaler 2 ou 3 bouquins sans sourciller, et ça finit par peser lourd dans la valise. Avec la liseuse, pas de soucis, j’embarque 10, 20, 100, 1000 bouquins sans problème. Et s’il y en a un qui ne me plait pas, pas grave, j’ai pris soin d’en charger plusieurs avant de partir donc je peux passer à autre chose !

 

  • La place. Ça découle directement du constat précédent. La liseuse, ça ne prend pas de place. Alors que « L’aube de la nuit », de Peter F Hamilton, c’est 10 millions de signes, soit plus de 6000 pages en version poche. Ça fait une pile de bouquins de plus de 20 cm de haut, et quand on habite en région parisienne, c’est un pourcentage non négligeable de sa surface habitable ( et c’est un mauvais exemple, « l’Aube de la nuit » est la seule saga de Hamilton que j’ai lu en papier, ne les trouvant pas en numérique ). Avec la liseuse, plus de problème d’étagères ! Même si je pense que le jour où j’aurai plus de place, je recommencerai à collectionner des livres papier.

  • La facilité. Une liseuse, c’est pratique. Que ce soit à l’achat ou en location, il vous faut moins de 5 minutes pour télécharger un livre et commencer à le lire. Bon allez, disons 15 si en plus vous cherchez quel livre lire.

 

  • Le prix des livres. Là, ça devient compliqué. Quand un livre sort en librairie, le prix du format epub est souvent le même que celui du format papier, ou à peine moins cher.  Or le support papier évolue, et le prix du livre baisse en changeant de format et en passant en mode poche par exemple. A contrario, le prix de l’ebook ne change pas. Il est donc possible d’avoir un ebook plus cher que sa version poche. Plusieurs articles ont été faits sur le sujet, celui-là est assez intéressant ( quelques pistes de réflexion en fin d’article ).

 

  • Le prix des liseuses. Ce n’est pas donné, il faut compter une centaine d’euro pour l’appareil. Vu le nombre de livres qu’on peut lire avec je pense que ça vaut le coup, et puis c’est un chouette cadeau à recevoir. A réfléchir quand approche son anniversaire ou Noël…

 

  • Les bibliothèques numériques de prêts. Découverte récente (merci à ma copine tuyauteuse ! ), l’inscription aux bibliothèques de Paris (gratuites et ouvertes à tous) permet l’accès à une bibliothèque numérique. On peut y louer 4 livres par mois (c’est peu…), le téléchargement est immédiat, et le fichier se supprime tout seul au bout des 31 jours. Le catalogue est assez bien fourni. Comme pour une vraie bibliothèque, si le livre est déjà en cours de location, il faudra attendre un peu !

 

  • Les livres libres de droits. Les livres qui ont la bonne idée de tomber dans le domaine public (en France, 70 ans après le décès de leur auteur) sont téléchargeables gratuitement. J’ai ainsi pu découvrir des grands classiques ( « Ving milles lieues sous les mers », ou « Dracula » ), des moins classiques (« les hommes frénétiques » ou « les buveurs d’océans »),en redécouvrir d’autres (« le Comte de Monte-Cristo » ), et d’autres encore sont à venir ( « La Reine Margot » ). Attention à ne pas passer par les plateformes de e-commerce qui vont vous facturer quelques centimes à chaque fois, il est possible de trouver ces fichiers epub sur différents sites référents. Je vous mets une liste non exhaustive ici.

 

  • L’aspect ludique. La liseuse étant un mini ordinateur, elle vous donne accès directement à un dictionnaire, que ce soit pour des définitions ou des traductions si vous lisez autre chose que des livres français ( pratique quand vous lisez des romans du XIXème siècle dont certains mots sont tombés en désuétude). Vous pouvez également prendre des notes, même si je ne suis personnellement jamais servi de cette fonctionnalité.

 

  • Le catalogue. Visiblement bien moins fourni que son copain américain, le catalogue des ebooks français est quand même intéressant. Énormément de nouveautés sortent en ebook, et le nombre de livres numériques est en constante augmentation. Avec en plus les livres libres de droits, plus jamais vous ne devriez avoir à dire « AAAAh! j’ai plus rien à lire » en regardant votre bibliothèque (sauf si vous avez déjà tout lu, et ça c’est triste). Quand je ne trouve pas un livre en numérique, à l’achat ou à la location, je me rabats sur le format papier (récemment, la série des Tarchinini d’Exbrayat. J’ai fait 3 bibliothèques pour en trouver un exemplaire, et il était en réserve….).

  • L’homme et la machine, ou si on parlait obsolescence programmée ?  J’en suis à ma troisième liseuse en 4 ans… La deuxième s’est arrêtée d’un coup, au bout de 364 jours… Je reste pour l’instant sur la Kobo de Fnac, mais si la dernière me lâche comme les deux précédentes je chercherai à la concurrence, et d’occasion ( parce que c’est quand même bien pratique ). Je connais également des gens qui ont la leur depuis plusieurs années sans aucun problème. Côté environnement, voici deux articles très intéressants sur l’impact écologique des deux formats ( et la balance penche clairement en défaveur du livre numérique! ): ici et .

 

  • Les échanges avec les copains. Pas évident de prêter un livre numérique aujourd’hui, notamment en France (c’est plus souple aux Etats-Unis), et ça reste pour moi un des gros désavantages de la liseuse. Si j’achète un ouvrage, il est à moi, je devrai pouvoir le prêter à tous mes copains si l’envie m’en prend. Je n’ai jamais trop été confrontée à ce cas, et la dernière fois j’ai simplement prêté ma liseuse… Il y a un vrai travail à faire là-dessus.

 

  • Et Les BD ? Les BD, ça se lit sur papier, et ça se met dans une bibliothèque dans son salon. C’est tout.

 

Et pour conclure cet article ( déjà beaucoup trop long ) ?

Je suis globalement favorable à la liseuse, même si je préfère le format papier. C’est pratique, et ça me permet de n’être jamais en reste. Par contre le fait de ne pas pouvoir prêter les 15 livres de Peter F. Hamilton que l’on vient de lire à son copain Kévin, c’est vraiment dommage.

 

 


PS: Pour aller plus loin sur le prix des Ebooks, je pense que ça peut venir de plusieurs facteurs:

  • Protection des libraires. Avec le maintien de prix epub élevés, les gens continuent d’acheter des livres papier, permettant ainsi de conserver le métier de libraire. Je pense que c’est un faux problème. Avec l’essor du e-commerce, il est plus facile aujourd’hui d’acheter un livre sur internet qu’en librairie (livraison gratuite, sous 24h voir moins, catalogue infini..). Je pense que le « péril » numérique vient plus du e-commerce que du livre numérique. En France en 2017, le livre physique est toujours clairement majoritaire par rapport au livre numérique, même si la tendance est à l’augmentation : 343 millions de livres papier vendus ( en baisse de 1%) contre 13.2 millions de livres numériques (en augmentation de 9%)

 

  • Les coûts de plateforme. Les sites de e-commerce se servent au passage, et conservent une partie du prix payé par l’acheteur. Il faut donc également en tenir compte.

 

  • La rétribution de l’auteur. En moyenne, un écrivain va toucher 8% du prix du livre. Si le livre se vend bien, ce sera un peu plus. Donc sur un livre à 20 euros, l’auteur touche… 1,6€. Il touche moins que l’éditeur, moins que le libraire, moins que le diffuseur, et à peu près autant que l’imprimeur. On peut donc espérer qu’avec un livre numérique, l’auteur touche un plus gros pourcentage sur son oeuvre. Mais les informations là-dessus ne sont pas simples à trouver !

 

  • Et moi dans tout ça ? Je trouve dommage que le prix du ebook ne se mette pas au niveau du prix du poche quand ce dernier sort en librairie. Le pourcentage pour l’auteur devrait quand même être plus important puisqu’il y a moins d’intermédiaires.  Globalement, je n’achète presque plus de livres, que ce soit en numérique ou en papier : je les emprunte en bibliothèque ou aux copains. Mon budget lecture est 100% dédié aux BD…. Hors de question par contre de télécharger illégalement des livres payants. Si je ne trouve pas mon bonheur en prêt numérique ou autre, j’achète.

2 commentaires

  1. C’était vraiment très intéressant !
    J’aurais juste rajouté dans « L’aspect ludique » (et pratique), en plus de la fonction dico, la fonction Recherche !
    Bien pratique avec les série de huit tome avec 50 personnages ! Quand l’on retrouve un personnage mineur au bout de 500 pages, j’aime bien savoir quand je l’ai vu pour la dernière fois.

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